Position latérale de sécurité




Position Latérale de Sécurité. La bouche est tournée vers le bas de façon à ce que le patient ne risque pas d'étouffer dans les fluides corporels ; la tête est en bascule prudente afin de maintenir l'épiglotte ouverte. Les bras et les jambes forment des béquilles de façon à stabiliser la position. Si possible, l'alignement de la colonne vertébrale est maintenu grâce à un coussin ou grâce à la main de la victime

Position Latérale de Sécurité. La bouche est tournée vers le bas de façon à ce que le patient ne risque pas d'étouffer dans les fluides corporels ; la tête est en bascule prudente afin de maintenir l'épiglotte ouverte. Les bras et les jambes forment des béquilles de façon à stabiliser la position. Si possible, l'alignement de la colonne vertébrale est maintenu grâce à un coussin ou grâce à la main de la victime

La position latérale de sécurité (ou PLS) est un geste de premiers secours à pratiquer lorsque l'on est en présence d'une personne inconsciente, qui respire et qui est plat-dos.

Cette technique sert à maintenir la liberté des voies aériennes supérieures, c'est-à-dire le passage de l'air jusqu'aux poumons. En effet, le risque majeur est que la personne s'étouffe par la fermeture de l'épiglotte (clapet qui empêche normalement les aliments de pénétrer dans les poumons) et le contenu de l'estomac (qui se vide lentement, puisque le muscle qui le ferme n'a plus de tonus). Pour ce faire, on place la victime sur le côté, en chien de fusil, en maintenant sa tête en bascule, la bouche dirigée vers le bas ; en langage médical, on parle parfois de décubitus latéral pour signifier que le corps est horizontal et tourné sur le côté.

Cette technique n'est pas une fin en soi mais s'inscrit dans une démarche de premiers secours :

  1. protection
  2. bilan
  3. mise en PLS
  4. alerte aux secours publics
  5. surveillance

Techniques pour tourner en PLS

Sauveteur isolé 

Il existe plusieurs techniques de retournement. Le technique proposée ci-après a été recommandée par l'European ressuscitation council (ERC) en 2000 et adoptée par les pays de l'Union européenne (en 2001 en France) , et permet de maintenir les cervicales (vertèbres les plus fragiles, présentant le risque vital le plus important et les plus probablement touchées en cas de traumatisme crânien).

Après avoir vérifié que la victime est inconsciente et respire (existence de mouvements ventilatoires) et libéré les voies aériennes (dégrafer cravate, col, ceinture, premier bouton du pantalon, inspection visuelle de la bouche pour retirer les éventuels corps étrangers), le sauveteur retire les lunette si la victime en a, et aligne les jambes dans l'axe du corps.

Puis, elle se place sur le côté de la victime (voir discussion ci-après pour le côté du retournement) au niveau du torse, et place le bras qui est du côté du retournement à angle droit en le faisant glisser paume vers le haut. Le coude est plié afin de faire un angle droit ; en raison de l'anatomie, le poignet est naturellement au dessus du sol et la main pend légèrement.

Le sauveteur saisit ensuite le poignet opposé et place le dos de la main contre la joue qui est du côté du retournement ; ainsi, la main fera un coussin pour la tête, et le bras constitue un triangle rigide qui servira à relayer la rotation et de béquille en position finale. Le sauveteur plaque ensuite sa main contre la paume de la main de la victime ; il soutient ainsi la tête durant le retournement et évite la mobilisation des cervicales.

Avec la main libre (celle côté des pieds), le sauveteur saisit le creux poplité (arrière du genou) de la jambe opposée, en passant par-dessus le genou. Il lève le genou, la jambe forme ainsi un triangle.

Le sauveteur se recule alors pour laisser la place au retournement, puis fait pivoter la victime lentement et régulièrement en se servant de la cuisse comme levier.

Une fois la victime en position stable, la main qui tenait le genou se place au coude afin de maintenir le bras tandis que le sauveteur retire sa main de dessous la tête de la victime. La cuisse qui sert de béquille est placée à angle droit par rapport au corps.

La victime est protégée des intempéries, par exemple couverte avec un vêtement ou une couverture (sauf les parties présentant un traumatisme évident), puis le sauveteur prévient ou fait prévenir les secours.

En attendant les secours, il vérifie régulièrement (toute les minutes) que la victime continue de respirer : il se place face à elle, regarde son visage, et place sa main sur l'abdomen pour percevoir les mouvements respiratoires.

Technique à trois secouristes 

Trois secouristes exécutent la manœuvre. Au commandement de « Attention pour tourner...  Tournez ! », les secouristes tournent le patient au même rythme de façon à assurer l'alignement de la colonne vertebrale.

Trois secouristes exécutent la manœuvre. Au commandement de « Attention pour tourner... Tournez ! », les secouristes tournent le patient au même rythme de façon à assurer l'alignement de la colonne vertebrale.
Méthode alternative pour tourner la victime ; remarquez les bras entre-croisées des sauveteurs.

Méthode alternative pour tourner la victime ; remarquez les bras entre-croisées des sauveteurs.


Lorsque trois personnes sont disponibles et lorsque l'on suppose un traumatisme du rachis, on utilise les trois secouristes pour le retournement, ce qui permet de maintenir l'axe tête-cou-tronc droit et sans torsion. Le secouriste le plus expérimenté (le chef) se met à la tête de la victime et la maintient entre ses mains. Il peut utiliser une prise latéro-latérale ou bien une prise occito-mentonière ; dans ce dernier cas, la main qui maintient le menton est celle qui est du côté du retournement, et la paume se place contre la joue. Il servira de coordinateur pour la manœuvre.

Si la victime ne présente pas de détresse respiratoire évidente, on prendra le temps de poser un collier cervical avant le retournement.

Le second secouriste maintient les hanche pendant que le troisième aligne les jambes. le bras du côté du retournement est écarté du corps en le faisant glisser sur le sol paume vers le haut, jusqu'à faire un angle légèrement supérieur à l'angle droit. On pose un coussin, parfois appelé « billot » (couverture ou vêtement plié), à côté de la tête de la victime, du côté du retournement ; l'épaisseur de ce coussin doit être la moitié de la distance entre le cou et l'épaule de la victime. Puis, deux solutions sont possibles :

Le chef demande « Êtes-vous prêts ? » ; les équipiers doivent répondre « Prêt(e) ! » s'ils le sont. Le chef ordonne alors : « Attention pour tourner... Tournez ! » ; de manière synchrone, les secouristes tournent la victime d'un bloc, sans torsion, jusqu'à une position semi-ventrale (environ 45° avec le sol). La tête repose alors sur le coussin.

Le secouriste aux jambes lâche prise et vient placer la jambe du dessus à angle droit, en fléchissant la cuisse. Si la victime doit être relevée, il place le pied dans le creux poplité (arrière du genou) de la jambe au sol. Ce même secouriste saisit ensuit le bras de la victime pour le placer coude au sol, poignet sur le bras au sol. À ce moment là, la victime est stabilisée, et le secouriste au torse peut lâcher prise délicatement, en s'assurant que la victime ne bouge pas.

Le cas échant, un secouriste vient maintenir la tête de la victime pour que le chef puisse se enlever la main placée sous la tête ; sinon, le chef peut garder cette prise en prévision du relevage.

La victime est couverte, et une secouriste se place face à la victime pour surveiller son visage, et met une main sur l'abdomen afin de sentir la persistance des mouvement respiratoires et détecter un éventuelle arrêt respiratoire.

Cas particuliers

Femme enceinte 

Une femme enceinte doit toujours être alongée sur le côté gauche, de façon à éviter le risque d'un écrasement de la veine cave inférieure par le fœtus, ce qui peut entraîner la mort de la patiente.

victime souple 

Dans le cas d'une victime souple, lors de la mise sur le coté, la victime ne tournera pas complètement et le tronc risque de la refaire basculer sur le dos. Pour éviter ceci, il suffit que le sauveteur cale le genou de la victime avec son genou. Il garde ainsi sa main libre pour finir de positionner la victime en PLS.

victime casquée 

Dans tous les cas, le retrait du casque est à éviter. Une évolution négative de l'état de la victime (arrêt respiratoire) indique cependant un retrait de casque immédiat et la pratique des gestes adéquats. Dans le cas d'une équipe de secours, le retrait du casque peut être envisagé sur décision du responsable de l'intervention.

victime à plat ventre 

Une victime à plat ventre ne nécessite pas de mise en PLS. En effet, la position "sur le ventre" assure de maintenir la liberté des voies aériennes supérieures.

Surveillance 

La surveillance de la victime consiste à :

  1. Contrôler l'évolution des fonctions vitales de la victime : stimuler régulièrement la victime pour détecter une reprise de la conscience, contrôler la respiration pour détecter un arrêt respiratoire
  2. Constater visuellement les signes d'évolution de l'état de la victime : sueur, paleur, etc.
  3. Signaler aux secours l'évolution de l'état de la victime : dès que l'état de la victime évolue, il est impératif de le signaler aux services de secours : cela peut modifier leur réponse (e.g. : l'envoi d'une simple équipe de secours peut être suivi d'un envoi d'équipe médicalisée dans le cas où une victime inconsciente fait un arrêt respiratoire)
  4. Parler et rassurer la victime : même si elle ne parle pas, elle peut entendre la voix du sauveteur. Le plus simple étant d'expliquer les gestes en cours.

Une personne qui reprend conscience doit être impérativement surveillée jusqu'à ce que la victime soit prise en charge par des secours spécialisés.

De plus, devant une victime dont l'état de conscience change à plusieurs reprises (conscient => inconscient => conscient), il est indispensable de noter les heures précises des changements d'états. On parle alors d'intervalles libres.

PLS et traumatismes

Le fait de mettre une personne en PLS implique une mobilisation des membres et du dos, qui peut aggraver un éventuel traumatisme (par exemple aggraver une fracture). Il faut bien mettre en balance deux choses :

La position des autorités médicale en France est claire : le risque de décès d'une personne inconsciente prime devant l'éventuelle aggravation d'un éventuel traumatisme, donc toute personne inconsciente, qui respire et qui est trouvée plat-dos sera tournée en PLS en attendant les secours. Par ailleurs, la méthode de retournement a été étudiée pour minimiser les risques d'aggravation. Le guide de l'ERC précise d'ailleurs :

« Finally, it must be emphasized that in spite of possible problems during training and in use, it remains above doubt that placing the unconscious, breathing victim into the recovery position can be life saving. »
traduction : « Finalement, il convient de souligner qu'en dépit d'éventuels problèmes durant l'entraînement et la mise en œuvre, il est absolument certain que la mise en position latéral de sécurité d'une victime inconsciente et qui respire peut lui sauver la vie. »

Il est à noter que d'autres pays peuvent avoir une autre démarche ; on est dans le cadre d'un débat d'experts qui échappe aux sauveteurs, il est probable qu'il n'y ait pas de solution miracle, il convient donc de se conformer aux habitudes et à la législation de chaque pays.